Trouble dĂ©ficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivitĂ© (TDAH).
IMPORTANT !
Si votre demande de consultation concerne un diagnostic, veuillez lire attentivement ce contrat d’engagement thĂ©rapeutique.Â
Aucun diagnostic ne sera posĂ©, ni aucune ordonnance ne sera rĂ©digĂ©e, en dehors d’un suivi prolongĂ© visant Ă comprendre et prendre en charge le problème du patient.
La prise en charge d’un TDAH est une prise en charge multimodale comprenant une prise charge non mĂ©dicamenteuse (prise en charge psychologique, Ă©ducative et sociale) associĂ©e, lorsque la prise en charge non mĂ©dicamenteuse seule s’avère insuffisante, Ă Â une prise en charge mĂ©dicamenteuse.
Le psychiatre coordonne la prise en charge diagnostique et thérapeutique.
La prise en charge de l’instabilitĂ© psychomotrice doit ĂŞtre prĂ©coce.
Elle doit commencer avant que les troubles n’aient eu de rĂ©percussions importantes sur la qualitĂ© de la relation parent-enfant, sur la scolaritĂ© et/ou sur la socialisation.
En effet, s’il est vraisemblable que ce comportement survient dans des contextes Ă©tio-pathogĂ©niques (c’est-Ă -dire causals) variables, l’instabilitĂ© psychomotrice se complique très souvent et prĂ©cocement de troubles rĂ©actionnels du comportement qui peuvent, par la suite, Ă©voluer pour leur propre compte et aggraver considĂ©rablement le pronostic.
DĂ©marche diagnostique :
Au cours de ces consultations, le mĂ©decin s’intĂ©resse Ă la souffrance du patient, enfant ou adulte, et Ă ses relations au sein de son environnement.
Le diagnostic en psychiatrie est avant tout clinique. Il est toujours complexe et multidimensionnel.
En psychiatrie, le diagnostic est à la fois une notion précise et évolutive.
Etio-pathogénie :
L’Ă©tiopathogĂ©nie est l’Ă©tude des causes et des facteurs d’une maladie.
L’instabilitĂ© psychomotrice est multifactorielle.
Certains cas semblent davantage constitutionnels, avec par exemple une hypermobilité dès la vie fœtale.
L’accent est mis ici sur l’hypothèse d’un trouble neurologique et sur le rĂ´le possible de l’hĂ©rĂ©ditĂ©.
Ailleurs, cette conduite semble plutĂ´t secondaire Ă des troubles affectifs ou socio-Ă©ducatifs. Nous la considĂ©rons alors comme un symptĂ´me tĂ©moin d’une difficultĂ© de dĂ©veloppement de la personnalitĂ©, de nature anxieuse, voire dĂ©pressive.
Par exemple, un vĂ©cu de privation affective, des frustrations importantes, des exigences environnementales excessives ; ou Ă l’inverse une surprotection, une absence de frustration, une absence de contrainte ; ou encore des chocs Ă©motionnels, une situation anxiogène, des anomalies de communication avec l’environnement, etc.
En fait, des intrications neuro-développementales, biologiques ou génétique, et psycho-affectives, émotionnelles et relationnelles, co-existent la plupart du temps. Bien que dans des proportions variables.
Manifestations cliniques :
Le diagnostic n’est donc pas une « explication » des troubles observĂ©s. Dans ce sens qu’il n’en est pas la cause extĂ©rieure.
Le diagnostic est un ensemble de symptômes regroupés en syndrome, un tableau clinique à un moment donné.
Au delĂ d’un regroupement de symptĂ´mes en syndrome ou maladie comme en mĂ©decine physique, la psychiatrie a de particulier qu’elle ne se limite pas Ă une pure classification de symptĂ´mes.
Une deuxième « grille » de lecture est présente et fondamentale pour pouvoir poser correctement un diagnostic.
Celle-ci consiste Ă Ă©tudier la relation Ă l’autre, au corps, ainsi que le fonctionnement psychique de la personne.
Il y a des prĂ©sentations cliniques typiques, d’autres plus atypiques.
Le diagnostic du TDAH est complexe, car il n’existe pas de signe clinique pathognomonique.
C’est-Ă -dire qui caractĂ©rise spĂ©cifiquement la maladie et permet donc, Ă lui seul, d’en Ă©tablir le diagnostic certain lorsqu’il est prĂ©sent.
Le TDAH associe 3 symptĂ´mes dont l’intensitĂ© et les manifestations varient selon la personne : le dĂ©ficit de l’attention, l’hyperactivitĂ© motrice, l’impulsivitĂ©.
Ces 3 symptômes ne sont cependant pas spécifiques du TDAH.
Une prise en charge psychologique, éducative, psychomotrice, orthophonique si besoin, est nécessaire pour pouvoir bien poser un diagnostic.
En effet, il est nĂ©cessaire de pouvoir constater l’évolution des troubles. C’est-Ă -dire leur amĂ©lioration, leur stabilisation ou leur aggravation au cours de la prise en charge.
L’objectif est de pouvoir comprendre ce qui pose problème, repĂ©rer les Ă©ventuels troubles associĂ©s et proposer une prise en charge de la souffrance repĂ©rĂ©e.
Co-morbidités :
Le psychiatre doit Ă©galement repĂ©rer s’il existe d’autres troubles psychiatriques associĂ©s.
Notamment, un trouble anxieux ou dépressif.
Aussi, mĂŞme s’il ne s’agit pas Ă proprement parler d’un trouble, avec un TDAH peut co-exister un Haut Potentiel.
Diagnostics différentiels :
Le psychiatre doit éliminer les diagnostics différentiels.
En effet, les troubles attentionnels et l’instabilitĂ© psycho-motrice ne concernent pas que le TDAH.
Par exemple, chez l’enfant, l’opposition du trouble d’opposition avec provocation (TOP), l’impulsivitĂ© liĂ©e au trouble de la conduite (TC), la frustration causĂ©e par un retard de dĂ©veloppement ou un trouble d’apprentissage (car l’enfant n’arrive pas Ă rĂ©pondre aux exigences), une anxiĂ©tĂ© ou une dĂ©fense contre un Ă©tat dĂ©pressif, ou encore un trouble du spectre autistique (TSA), peuvent prĂ©senter des symptĂ´mes communs au TDAH.
De mĂŞme, chez l’adulte, un syndrome dĂ©pressif, un trouble bipolaire, un trouble anxieux, un syndrome dissociatif, un trouble de la personnalitĂ©, ou encore un trouble schizophrĂ©nique peuvent engendrer ces symptĂ´mes.
Un examen physique est également nécessaire afin d’éliminer un trouble de santé organique ayant une incidence sur les capacités attentionnelles ou le contrôle moteur. Par exemple, un trouble de la thyroïde, une épilepsie, une consommation de toxiques.
Bilans paracliniques demandés :
Le psychiatre Ă©value, au cours de ses consultations, l’indication de rĂ©aliser diffĂ©rents bilans, en fonction des signes cliniques retrouvĂ©s lors de son examen clinique.
Les différents bilans permettent de préciser comment fonctionnent les capacités attentionnelles et psychomotrices du patient.
Comme tout examen paraclinique, les bilans éclairent le psychiatre sur le diagnostic mais ne sont pas des « tests diagnostiques ».
Les bilans apportent un Ă©clairage au jugement clinique mais ne peuvent en aucun cas le remplacer.
Le psychiatre peut demander un bilan psychomĂ©trique et attentionnel (TEA-CH chez l’enfant), un bilan psychomoteur, un bilan orthophonique, ainsi qu’un bilan rĂ©alisĂ© par un Ă©ducateur chez l’enfant.
Les professionnels effectuant ces différents bilans sont les neuropsychologues, psychomotriciens, orthophonistes et éducateurs.
Prise en charge d’un Trouble DĂ©ficitaire de l’Attention avec ou sans HyperactivitĂ© :
En première intention, le médecin propose une prise en charge non médicamenteuse.
Celle-ci associe, en fonction des besoins de la personne, des mesures psychologiques, éducatives, rééducatives et environnementales.
Prise en charge psychologique et Ă©ducative :
Je propose une psychothĂ©rapie d’approche psychodynamique, accompagnĂ©e pour les enfants d’une guidance parentale.
Il s’agit de situer le trouble dans l’histoire individuelle de la personne, ainsi que dans son histoire relationnelle familiale et sociale, afin de tenter de le comprendre.
L’objectif est d’identifier les diffĂ©rents leviers sur lesquels nous pourrons agir pour permettre une amĂ©lioration du bien-ĂŞtre du patient, ainsi que de ses relations avec son environnement.
Prise en charge en psychomotricité et en orthophonie :
En cas d’instabilitĂ© ou de difficultĂ©s psycho-motrices, une rĂ©Ă©ducation psychomotrice est Ă mettre en place rapidement.
Aussi, en cas de troubles associés du développement du langage, une rééducation orthophonique peut être également nécessaire.
Prise en charge environnementale ou sociale :
Il s’agit de proposer des amĂ©nagements scolaires ou professionnels afin de favoriser l’adaptation et l’intĂ©gration de la personne avec une instabilitĂ© psycho-motrice.
Parfois, un accueil dans une structure spécialisée (SESSAD, ULIS, SEGPA, …) peut s’avérer nécessaire.
Aussi, des activitĂ©s sportives et de loisir peuvent aider Ă canaliser l’agitation psycho-motrice.
Prise en charge médicamenteuse non systématique, en deuxième intention :
Un traitement mĂ©dicamenteux peut parfois ĂŞtre indiquĂ©, lorsqu’une prise en charge psychologique, Ă©ducative et sociale seule s’avère insuffisante.
Le méthylphénidate (Ritaline, Ritaline LP, Concerta LP, Quasym LP, Medikinet) est un psychostimulant de type amphétamine.
A ce titre, les règles de prescription sont très strictes.
Il doit ĂŞtre intĂ©grĂ© dans une approche personnalisĂ©e Ă chaque patient, rĂ©Ă©valuĂ© rĂ©gulièrement et prescrit en complĂ©ment d’une thĂ©rapie non-mĂ©dicamenteuse.