La guérison du patient.

Le patient, acteur de ses soins.

Le psychothérapeute accompagne le patient qui est acteur de sa prise en charge.

Le psychothĂ©rapeute ne guĂ©rit pas. C’est le patient qui guĂ©rit.

« Il est une expression fameuse et qui ne manque pas de beauté : « Je le pansai, Dieu le guérit. » Dieu : la nature. C’est elle qui a guéri. Nous autres nous serons assez bons si seulement, ayant pansé quelques blessures du moi, ayant levé quelques obstacles dressés par la psyché sur son propre chemin, nous la laissons faire et la laissons ainsi trouver sa voie.
Certes nous ne guérissons pas. Mais nous laissons guérir. » P.-C. Racamier (Le génie des origines, 1992). 

 

Accompagnement vers la guérison du patient.
Accompagnement vers une guérison.
Photo by Nick Scheerbart.

L’envie de guĂ©rir et la peur du changement.

Si le symptĂ´me est destructeur, il est en premier lieu protecteur.
Le mĂ©canisme d’agrippement Ă  son symptĂ´me est un rĂ©flexe dĂ©fensif liĂ© Ă  la peur.

Ainsi, il faut tout d’abord, grâce Ă  un climat de confiance qui s’instaure peu Ă  peu, accompagner le patient Ă  accepter d’abandonner ses dĂ©fenses, Ă  renoncer Ă  la sauvegarde, voire aux quelques bĂ©nĂ©fices, que lui apporte son symptĂ´me.

Le thĂ©rapeute doit d’abord pouvoir pressentir la souffrance, et dĂ©jĂ  entreprendre de la panser, pour que le patient puisse s’autoriser Ă  l’Ă©prouver et Ă  la dire.
Il est essentiel de ne pas l’Ă©touffer, mais au contraire de l’accompagner.

Cependant, dans la relation thĂ©rapeutique, nous pouvons parfois percevoir chez le patient toute l’envie qu’il a de guĂ©rir, en mĂŞme temps que toute sa peur de changer.

En effet, le changement consiste essentiellement à une perte. Tout changement est critique, toute thérapie est une crise.
Il n’y a pas d’autre façon de sortir d’un accès que de traverser une crise, mais la perte se perçoit toujours avant la dĂ©couverte.
Changer, c’est perdre une armature dĂ©fensive qui aura servi Ă  survivre.
C’est perdre une partie de soi, et parfois se perdre tout entier (la partie valant pour le tout). C’est donc se perdre, et mourir.

Le dilemme est donc lĂ  : « Ne pas changer, c’est pĂ©rir ; mais changer, c’est mourir ».

Le thĂ©rapeute ne doit donc pas chercher Ă  percer les rĂ©sistances, Ă  forcer les dĂ©fenses, Ă  imposer « la guĂ©rison » au patient si celui-ci n’est pas prĂŞt.
Le risque serait d’alimenter la peur du changement du patient par celle de notre envie qu’il soit en « bonne » santĂ©. Et ainsi de le conduire Ă  repousser davantage les bienfaits que nous pensons lui offrir.