Le patient, acteur de ses soins.

Le psychothérapeute accompagne le patient qui est acteur de sa prise en charge.

Le psychothérapeute ne guérit pas. C’est le patient qui guérit.

« Il est une expression fameuse et qui ne manque pas de beauté : « Je le pansai, Dieu le guérit. » Dieu : la nature. C’est elle qui a guéri. Nous autres nous serons assez bons si seulement, ayant pansé quelques blessures du moi, ayant levé quelques obstacles dressés par la psyché sur son propre chemin, nous la laissons faire et la laissons ainsi trouver sa voie.
Certes nous ne guérissons pas. Mais nous laissons guérir. » P.-C. Racamier (Le génie des origines, 1992). 

 

L’envie de guérir et la peur du changement.

Si le symptôme est destructeur, il est en premier lieu protecteur.
Le mécanisme d’agrippement à son symptôme est un réflexe défensif lié à la peur.

Ainsi, il faut tout d’abord, grâce à un climat de confiance qui s’instaure peu à peu, accompagner le patient à accepter d’abandonner ses défenses, à renoncer à la sauvegarde, voire aux quelques bénéfices, que lui apporte son symptôme.

Le thérapeute doit d’abord pouvoir pressentir la souffrance, et déjà entreprendre de la panser, pour que le patient puisse s’autoriser à l’éprouver et à la dire.
Il est essentiel de ne pas l’étouffer, mais au contraire de l’accompagner.

Cependant, dans la relation thérapeutique, nous pouvons parfois percevoir chez le patient toute l’envie qu’il a de guérir, en même temps que toute sa peur de changer.

En effet, le changement consiste essentiellement à une perte. Tout changement est critique, toute thérapie est une crise.
Il n’y a pas d’autre façon de sortir d’un accès que de traverser une crise, mais la perte se perçoit toujours avant la découverte.
Changer, c’est perdre une armature défensive qui aura servi à survivre.
C’est perdre une partie de soi, et parfois se perdre tout entier (la partie valant pour le tout). C’est donc se perdre, et mourir.

Le dilemme est donc là : « Ne pas changer, c’est périr ; mais changer, c’est mourir ».

Le thérapeute ne doit donc pas chercher à percer les résistances, à forcer les défenses, à imposer « la guérison » au patient si celui-ci n’est pas prêt.
Le risque serait d’alimenter la peur du changement du patient par celle de notre envie qu’il soit en « bonne » santé. Et ainsi de le conduire à repousser davantage les bienfaits que nous pensons lui offrir.