Anorexie et boulimie : les paradoxes de l’adolescence.

5 à 13 % des adolescents sont victimes de troubles de la conduite alimentaire (anorexie mentale et/ou boulimie) : 9 cas sur 10 sont des filles.
Ces jeunes filles ont souvent tout pour plaire, tout pour réussir. Mais elles vont pourtant s’enfermer dans une solitude profonde, alors prisonnières d’un comportement autodestructeur comparable à celui de la toxicomanie.

« Ce dont j’ai besoin est ce qui me menace ».

Voilà sans doute le paradoxe caractéristique de l’adolescence. Cette contradiction que les anorexiques et les boulimiques ne parviennent pas à dépasser semble être au centre de leur comportement alimentaire.

En effet, le trouble du comportement alimentaire symbolise parfaitement le paradoxe de la dépendance intolérable à autrui. L’anorexique comme le boulimique restent tributaires de la présence concrète des aliments ou des personnes, pour parvenir à assurer une continuité narcissique. D’où un état de dépendance vécu douloureusement. En même temps qu’existe une tentative de déni d’une telle dépendance, par le refuge dans une position autosuffisante ou par l’adoption de comportements de privation.

Ainsi, coexistent plusieurs paradoxes chez ces patientes. Le paradoxe de jeunes filles brillantes et lucides mais qui nient la gravité de leur état. Le paradoxe d’une maladie addictive dans laquelle la satisfaction provient de la non-satisfaction du désir. Ou encore, le paradoxe de leurs relations aux autres dont elles ne peuvent ni se satisfaire ni s’affranchir.

Alors, comment réagir face à l’anorexie et à la boulimie ?

Philippe Jeammet propose une analyse de ces pathologies de plus en plus répandues. Même si celles-ci sont souvent niées par l’entourage proche. Il révèle toute la vulnérabilité des patientes anorexiques ou boulimiques. Il expose leur parcours qui est souvent chaotique. Enfin, il tente de comprendre quels sont les facteurs individuels, familiaux et culturels à l’origine de ces comportements.

Source issue du site : fayard.fr